“Rechercher la qualité du silence”, cette expression d’un ami peintre me parle. Une peinture quand elle est bonne, quand elle me satisfait (plutôt que bonne), c’est le silence qu’elle provoque en moi… c’est-à-dire qu’il n’y a plus rien, il n’y a plus de bruit, il n’y a plus de pensée.
La recherche de formes doit pouvoir m’étonner assez, m’émouvoir assez, pour qu’elle n’ait plus rien d’autre à dire qu’elle-même.

Dans toute la nouvelle série des Figures abstraites, je retrouve les formes que je faisais déjà dès le début quand j’ai repris les pinceaux. Mais c’est quelque chose que je masquais… C’est comme si avant, je n’osais pas encore les montrer, parce qu’elles étaient plus profondément représentatives de ce que j’étais.

Donc, même si la technique est importante, même si la réflexion est importante, la primauté va à ce que la peinture va déclencher en soi : pas un effet “Wow”. De cela on s’en moque vraiment.

Il faut que ça puisse vibrer.

Ca me fait penser à une expression que j’avais entendue tout jeune, de Renaud, quand il disait qu’il fallait évoluer pour rester le même… Je crois qu’il s’agit d’une quête, non pas d’authenticité car ça ne veut pas dire grand chose (je pense que c’est même très difficile) mais de sincérité, dans ce qu’on est, dans ce qu’on veut, dans chercher la bonne voie.

Finalement, on est quelque part obligé d’évoluer, c’est-à-dire de se débarrasser de ses croyances, de ses préjugés, de ses protections pour offrir réellement.