Deux étapes bien distinctes dans la production de cette œuvre : une première où prédomine le tracé du pinceau, tout en souplesse et en variations de densité, laissant s’exprimer la trame du support, le tout pour une forme finie s’arrêter là, telle quelle ; puis une seconde venue remettre radicalement tout en question, faite de collages et de contrastes forts.

Il est très rare que la première impulsion me satisfasse. C’est d’ailleurs une vraie lutte de ne pas céder à la tentation de “détruire” et accepter la force première quand elle est satisfaisante. C’est rarement le cas.
Mais j’ai dû me faire violence aussi pour aller plus loin, surtout dans le contexte où a été crée cette œuvre, car c’était un moment où je voulais que s’exprime surtout le trait du pinceau et les transparences de la peinture sur le support, avec cette spontanéité du premier jet.

Résultat ? la grande partie de ce qui a été produit à ce moment-là s’est retrouvé couvert, déchiré, violenté. Seuls ont été épargnées deux peintures.

Je ne suis pas du genre à regretter cela, quand bien même il y avait des choses intéressantes. Je pense qu’il ne faut pas tomber amoureux trop vite de ce que l’on crée.
Si vraiment un doute apparaît, on part, on laisse faire le temps et on revient. L’intention qui suivra sera la bonne.

De toute manière, quand on peint, on ne fait pas “des œuvres”, on cherche…

Ici, avec “Entrelacement”, c’est une connexion avec un travail de “sauvagerie” sur ce qui est trop sage. Une attaque provoquant le chaos puis reconstruire une forme plus forte, plus vivante, contenant l’énergie de la destruction créatrice.