Toujours dans cette petite parenthèse cosmique dans la collection, cette œuvre contraste avec la flamboyante N°7 et, bien que s’agissant d’une interprétation, c’est celle qui fait le plus référence à ces fresques stellaires offertes par nos scientifiques et qui racontent une nouvelle histoire de nos origines.

Cette peinture m’a valu de faire une intéressante rencontre avec une personne qui s’est trouvée mal à l’aise face à elle. C’est à cet instant que j’ai vu toute la relativité du « beau ». Cela peut provoquer une réaction de rejet chez l’autre (j’évoque d’ailleurs cette expérience à travers une vidéo).

Ça a été une formidable expérience que d’avoir vécu cette situation car répulsion ou adhésion, c’est une des récompenses de l’artiste. Cela signifie que ce qui anime ma peinture a réussi à toucher le cœur de quelqu’un. Cette œuvre comportera donc toujours ce souvenir pour moi, celui d’une rencontre avec l’autre. Chacun de notre côté, elle nous fait réagir. C’est un lien.

C’est d’ailleurs amusant de se rendre compte de ce décalage car « Cosmogonie N°9 » a été faite avec une vraie sérénité. Couleurs, composition, du début à la fin de la création, tout est venu naturellement.

J’ai essayé ici de nouvelles couleurs au pastel à l’huile Sennelier, dont j’aime vraiment la souplesse et la densité. On arrive vraiment à modeler cette matière. Elle peut offrir une transparence vibrante, comme une opacité puissante et lumineuse.

C’est ce jeu de matière qui m’a séduit dans la création de cette œuvre, proposant ainsi des contrastes de densité et des zones avec plus de modulation. Je comprends pourtant que ce rouge puisse être ressenti comme une violence. Pour moi, elle est avant tout « force » ou « énergie ».