Retour à un éclaircissement de la palette, envie de retrouver mouvement et énergie après une phase plus géométrique, “Abime N°5” marque aussi le retour d’une autre forme de mise en abîme, plus fidèle à l’esprit du N°1 de la collection.

Empilement et fusion de formes, aucune n’est montrée de manière pleine et entière, comme sur les “Cosmogonies”. Ici, on ne sait pas où elles commencent et où elles finissent. C’est l’illustration de notre réalité, qui n’est qu’un fragment dans l’infini.

Après “passage à vide” en termes de création, cette oeuvre marque le retour, après quelques premières heures difficiles, à la liberté du geste et à une plus grande spontanéité. Le résultat en fait une production qui fait référence dans la collection des “Abimes”. Comme pour “Cosmogonie N°1” dans la précédente collection, “Abîme N°5” est toujours à portée de main pour la garder à l’esprit dans le travail artistique, en grand ou en petit format.

C’est aussi la réintégration du pastel à l’huile Sennelier, dans la palette de matériaux, qui par son onctuosité, sa luminosité offre un vrai plaisir plastique. Le mélange avec l’acrylique fine et le pastel à l’écu ne fait pas que garantir la durabilité du rendu qu’on est en droit d’attendre d’une oeuvre. Il est pour moi une source de créativité, un moyen d’avoir une facture vivante au-delà de la composition. Je veux que ces formes soient habitées et qu’elles racontent elles-mêmes une histoire.