Christophe Houllier

Technique : Mix media Peinture acrylique, pastel à l’écu, pastel à l’huile, encre de chine sur papier

Dimension : 45 X 45 cm

Composition: Papier Etival 300g encadré bois 50 x 50 cm

Format du tableau: Carré

Finition : Deux couches de vernis pour protéger et donner une très longue longévité à l’œuvre

C’est la dernière « Abîme ».
C’est assez curieux de l’exprimer ainsi parce que toute la collection va évidemment imprégner la suite. Des « Cosmogonies » sont apparus les « Abîmes » et je sais d’ores-et-déjà que le travail plastique engagé dans cette N°20, comme le cheminement de pensée de toute la série, seront toujours présent.
Alors pourquoi marquer une fin ?

Il y a un traitement de la forme qui cesse. Le recours au carré comme base de travail me servait de repère pour explorer esthétiquement le concept d’immanence de Dieu. Cette forme était mon outil pour l’appréhender. Ce n’est plus aussi important aujourd’hui.

Au fur et à mesure, la plasticité a évolué comme mon sujet qui m’a fait découvrir la pensée spinozienne.
La pratique artistique s’intègre à l’exercice intellectuel. Par le « faire », par les désirs, c’est utiliser son corps intuitif comme instrument d’étude. C’est essayer d’aller plus loin qu’apprendre des concepts pour véritablement les intégrer.
Par l’esthétique, je tente d’éprouver, ne serait-ce que fugacement, ce que sait le sage ou le savant. Comment comprendre l’infini ? Comment envisager le temps autrement que par une linéarité avec un début et une fin ? Comment comprendre, encore enraciné dans l’animalité, que le monde est une illusion ?

J’ai compris par cette oeuvre quelle était ma mission d’artiste : explorer et faire lien. Les gestes, la pensée, les représentations, les matériaux s’emploient à toucher l’autre au cœur et lui montrer d’autres perspectives.
L’art, pour moi, est destiné à appréhender le monde hors de l’entendement, des logiques, des pensées, de l’utile et du beau.
Il est un impératif pour évoluer, une nécessité absolue pour ne pas disparaître.