e but dans la création d’une œuvre est de trouver l’étonnement. Il ne s’agit pas d’une fascination du hasard mais plutôt d’exploiter les surprises des techniques employées. C’est tout en ambiguïté parce que le plasticien va pousser sa technique pour qu’elle offre de l’inédit.

Il s’agit de dépasser son savoir pour laisser s’exprimer l’énergie du moment afin de s’y couler et créer une forme. J’en arrive donc à cet état où « je fais ». J’ai intégré la pensée, la technique et je fais. Parce qu’un artiste peintre doit peindre.
C’est sa raison d’être, sa nature, tout ce que sa vie l’a poussé à être. J’ai encore le souvenir vivace des premiers dessins, la joie que je ressentais quand je rentrais dans l’atelier de dessin de mon collège. C’était un apaisement. J’étais à ma place.

Pendant que mes camarades y voyaient l’occasion d’une récréation supplémentaire, j’y entrais comme un croyant dans une église, humble, à l’écoute. Tous les sens étaient concentrés dans le « faire ». Mais être artiste, c’est aller plus loin que s’oublier dans la pratique. C’est ramener cet état vers la conscience afin d’y donner un sens plus général, afin de servir une proposition, une vision ou une philosophie. Et que ça devienne partage.

Mais pour repousser tout mécanisme, éviter que la pensée devienne dogme, chaque œuvre doit étonner et défier l’artiste. C’est le cas avec cette œuvre ci qui tranche par ces aplats, son rapport fond/forme, son mix de matériaux qui racontent une histoire dont chaque spectateur y posera ses ferments.