Dans une nouvelle palette pour une forme englobante, “A l’intérieur” a été réalisée en public en plein déconfinement. L’année 2020 fut une année, si ce n’est difficile, pour le moins étrange pour les artistes. L’art est une expression et ne vaut donc qu’avec la rencontre avec le public.

Les unes après les autres, les expositions s’annulaient, les galeries fermaient et il n’y avait guère que les initiatives privées qui pouvaient permettre de montrer son travail. La pratique de la peinture a ceci de particulier que la solitude est nécessaire mais le lien social aussi. L’artiste grandit au contact des gens, à l’épreuve des regards.

Après plusieurs mois de confinement dans l’atelier, temps qui m’a permis de créer toute la série pour le 111 des Arts de Paris, il devenait impérieux que je sorte et que je montre à nouveau mon travail hors des réseaux sociaux. J’ai donc pris l’initiative de contacter les propriétaires des vitrines vides du centre-ville de Cholet.

Très rapidement et très facilement en fin de compte, j’ai bénéficié de la générosité de Madame Lalys, gérante de l’espace des Arcades Rougé, qui a mis à disposition une boutique bien vitrée et lumineuse. Les passants ne pouvaient donc pas rater ce qu’il y avait à l’intérieur.

J’ai entrepris alors durant le mois de juin, d’exposer mais aussi de créer sur place et c’est ainsi que cette œuvre est née. J’avais beaucoup d’appréhension de peindre devant les gens mais une fois le trac passé avant de m’y mettre, tout a coulé de source et c’est dans ces moments-là où l’on comprend qu’on est pleinement peintre.

Cette période a renforcé une sorte d’alignement avec soi-même. La solitude, le silence, la concentration est à l’intérieur de soi, non pas dans l’isolement. L’atelier n’est qu’un confort, pas une nécessité absolue.